Dénomination des SAMNA

Anciennement dénommés SAMNA Haguenau et SAMNA Strasbourg-Métropole, les deux sites ont été rebaptisés « Jeanne Merle d’Aubigné »  et « Adélaïde Hautval » par le Comité d'Administration de la Fondation de la maison du Diaconat en 2019.

Le choix de ces deux personnalités protestantes, féminines de surcroît, souligne l'enracinement de l'action de la Fondation dans les principes protestants de bienveillance et d'attention envers les populations fragilisées par la guerre ou l'exil.

 

Jeanne Merle d'Aubigné (1889-1975)

Fille de pasteur, elle passe son diplôme d’infirmière de la Croix-Rouge et aide son père dans des foyers pour jeunes filles en région parisienne.

Après des études aux États-Unis, elle revient en France et à la demande de Madeleine Barot, elle participe à la présence de la CIMADE (Comité Inter Mouvement auprès des évacués) dans le camp d’internement de Gurs en 1941. Le camp de Gurs a servi de lieu d’internement administratif du 2 avril 1939 au 31 décembre 1945. Elle y organise une bibliothèque, des concerts et devient rapidement le centre de la vie spirituelle du camp. En 1942, elle est renvoyée de Gurs par l’administration et se rend au camp des Eaux-Bonnes où elle s’occupe du logement de plus de 3 000 familles juives. En 1943, elle est au camp de Douadic, véritable foyer de résistance. À partir de 1944, elle dirige des maisons ouvertes pour les rescapés des camps de concentration et les réfugiés qui arrivent de toute l’Europe. En 1956, elle prend sa retraite qu’elle occupe à rassembler les récits et les témoignages de l’action de la CIMADE pendant la guerre, sous le titre : Les clandestins de Dieu.

 

Adélaïde Hautval (1906-1988)

Adélaïde Hautval est la dernière des sept enfants du pasteur Philippe Haas. Elle étudie la médecine à Strasbourg et se spécialise en psychiatrie infantile.

Adélaïde Hautval est déportée à Auschwitz-Birkenau en 1943 dans le convoi dit des « 31 000 », le même que celui des déportées politiques résistantes. Dans les camps de la mort, elle conserve sa droiture morale et son exigence absolue du respect de la personne humaine. Elle refuse de participer aux expériences pseudo-médicales destinées à « améliorer » la population « aryenne » et anéantir les autres. Avec courage et obstination, elle n’a de cesse de tenter de sauver de nombreuses femmes promises à la chambre à gaz.

En 1965, suite à un témoignage remarquable et remarqué lors d’un procès à Londres, Adélaïde Hautval reçoit le titre de Juste parmi les Nations. Elle est la première alsacienne reconnue pour ses actions de résistance en tant que médecin internée à Auschwitz-Birkenau.